Vinyasa – Des origines plus anciennes ?

Temps de lecture : 12 minutes

Après avoir remonté le fil d’Ariane depuis le Yoga dit moderne jusqu’à une manière d’aborder et d’adapter le Yoga popularisée par Krishnamacharya, nous voici désormais rendus au troisième et dernier article de notre série autour du vinyasa.

Comme l’avons vu dans l’article précédent de cette série, Krishnamacharya n’a jamais prétendu avoir inventé quoi que ce soit et s’est toujours référé à la tradition écrite et à l’enseignement oral de ses maîtres. Continuons donc notre voyage autour du vinyasa en empruntant deux directions : traditions écrite et orale.

Recherche académique

Le Yoga est désormais ancré dans la culture planétaire et le marché global. Définitivement stocké dans la mémoire collective d’Internet (le présent article fait donc lui aussi partie de ce patrimoine en croissance continuelle et exponentielle), il possède désormais des aspects sociaux, culturels et économiques qui lui sont propres. Cette identité lui donne depuis quelques années un nouvel angle d’étude pour la recherche académique. 

Thèse du Yoga moderne

En effet, le Yoga a d’abord été étudié du point de vue de l’Hindouisme par des théologiens, puis dès les années 20 du point de vue physiologique, médical et psychologique. Désormais, les chercheurs et universitaires occidentaux s’intéressent de plus près à sa dimension historique et culturelle, notamment en lien avec les pratiques dites du Yoga moderne.

Ainsi, de plus en plus d’occidentaux, pratiquant le Yoga et la langue Sanskrite, ont à partir du début des années 2000 commencé à également s’intéresser de manière académique aux origines de la discipline. Par exemple, Norman Sjoman (sanskritiste des universités de Colombie Britannique, de Stockholm et de Pune) publie l’ouvrage « The Yoga Tradition of the Mysore Palace » en 1996, Elizabeth De Michelis (des universités de Cambridge et d’Oxford) « A History of Modern Yoga » et Joseph Alter (anthropologue médical de l’université de Berkeley) « Yoga in Modern India » en 2004.

Ils ont été les premiers à analyser le phénomène historique d’acculturation progressive de l’Hindouisme et plus particulièrement du Yoga traditionnel et de l’Occident pour donner naissance à ce qu’ils dénomment collectivement le Yoga moderne.

Certains de ces universitaires sont des yogis accomplis à l’image de James Mallinson, universitaire anglais qui est officiellement reconnu Mahant d’un ordre de yogis après vingt années d’études auprès de son guru.

En 2010, Mark Singleton, élève de De Michelis republie ses travaux de recherche sous le titre « Yoga Body : the Origins of Modern Posture Practice« . Il y expose et défend la thèse que l’émergence des postures debout et des enchaînements de type vinyasa dans le Hatha Yoga remonte tout juste à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Selon lui, cela résulte du syncrétisme d’anciennes pratiques indiennes (ascétiques comme martiales) avec des systèmes occidentaux de gymnastique et d’entrainement militaire colonial anglais. A ce titre, Singleton considère Kirshnamacharya plutôt comme un innovateur ayant intégré une discipline physique dans son système de vinyasa krama que comme un transmetteur de la tradition orthodoxe.  Le livre fait effet de véritable pavé dans la marre et suscite de nombreuses réactions, positives comme critiques, de la part d’autres pratiquants et même d’autres universitaires. Le Yoga est ainsi entré de plein pied dans le domaine de la recherche académique occidentale.

James Mallinson, impressionné par le travail de Singleton autour du Yoga moderne reste cependant surpris que ce dernier, dont l’étude initiale est restreinte aux textes publiés en langue anglaise, soit aussi catégorique sur le fait que les postures autres qu’assises soient un ajout récent aux pratiques de Yoga. Pour lui, le Yoga est avant tout le résultat de la démocratisation de pratiques auparavant tenues secrètes et réservés aux membres de sectes tantriques ou ascétiques.

Les deux anglais Mallinson et Singleton finissent par travailler ensemble au sein de la School of Oriental and African Studies. Ils font tous les deux partie d’un programme de recherche de cinq ans (2015-2020) financé par l’Europe, The Haṭha Yoga Project dont l’objectif est justement de préciser l’histoire des pratiques physiques du Yoga à partir d’une démarche combinant philologie (étude des textes du Yoga) et ethnographie (travail sur le terrain auprès des pratiquants indiens du Yoga). En 2017, ils publient le livre « Roots of Yoga » qui regroupe leurs commentaires et traductions de plus de 100 textes anciens sur le Yoga, principalement depuis le Sanskrit mais également d’autres langues.

Image issue du projet Haṭhābhyāsapaddhati

En 2013, Jason Birch fait porter l’attention du monde académique sur un texte Sanskrit du XVIIIe siècle alors quasiment inconnu et existant en un seul exemplaire : Haṭhābhyāsapaddhati ou manuel sur la pratique du Hatha yoga. Depuis, Birch a également rejoint le programme The Hatha Yoga Project au sein duquel le texte devrait d’ici fin 2019 être complétement traduit en anglais et accompagné d’un film vidéo des postures. Ces postures sont détaillées et classées par le manuel en six catégories : couché, à plat ventre, immobile, débout, à l’aide d’une corde et pour percer le Soleil et la Lune. Du dire des chercheurs (donc de Singleton lui-même) sur le site Web du projet Haṭhābhyāsapaddhati, le texte constitue une preuve de l’existence de pratique de postures dynamiques, de type vinyasa, avant le XIXe siècle. Cela semble donc réfuter la thèse d’une influence anglaise coloniale sur le Yoga moderne…

Extrait vidéo du projet Haṭhābhyāsapaddhati

Études des textes tantriques

Un autre universitaire, américain cette fois, Christopher Tompkins, remonte beaucoup plus loin que le XVIIIe siècle et affirme que le vinyasa est issu des Tantra. Les textes post tantriques de Hatha Yoga n’étant dès lors que des manuels de référence vers les textes tantriques originels.

Tompkins, spécialisé dans la langue Sanskrite (université de Harvard) et sur le sujet du Shivaïsme tantrique (université de Berkeley), est aujourd’hui un chercheur indépendant qui cherche à financer sa thèse via Internet et du crowdfunding. Également pratiquant du Kriya yoga dans la lignée de Yogananda, sa démarche est issue de l’envie de retrouver les textes anciens et traditionnels auxquels se référaient Yogananda et Khrishnamacharya. Ses travaux se basent notamment sur plus de 24 000 pages informatisées de textes traditionnels dont 12 500 issues de manuscrits shivaïques du Cachemire.

Les textes tantriques sont beaucoup plus longs et complexes que les manuels ultérieurs de Hatha Yoga et ont donc été peu étudiés par les universitaires précédents, surtout concentrés sur la détermination des origines du Yoga moderne. Pourtant, dès 1934, dans la préface du livre Yoga Makaranda, Krishnamacharya cite 27 sources bibliographiques traditionnelles, dont six s’avèrent être des textes tantriques totalisant plus de 55 000 vers et contenant explicitement les mots vinyasa et krama.

Ces termes ne sont pas uniquement restreints à l’enchainement de postures mais couvrent l’ensemble des rituels tantriques à pratiquer de manière journalière au lever du soleil. Ces rituels détaillent quasi systématiquement une pratique de révérence (namaskara) via douze postures accompagnées de mantra à réciter et de respirations spécifiques.

Vidéo de Tompkins présentant ses sources pour l’étude du vinyasa sur plus de 1000 ans

Ce qui fait dire à Tompkins que la salutation au Soleil (Surya Namaskar) pratiquée aujourd’hui dans les cours de Yoga remonte à au moins plus de 1000 ans en arrière. C’est notamment ce qui explique qu’au XXe siècle, Krishnamacharya comme la Bihar School de Satyananda perpétuent l’utilisation des mêmes mantras racine (bija mantra) lors de cette salutation.

Manuscrit ancien détaillant un vinyasa (source : Tompkins)

Toujours selon Tompkins, la source du Hatha Yoga Pradipika serait le Vahari Tantra, un texte décrivant un rituel tantrique libéré du cadre orthodoxe védique et destiné à une large population de pratiquants, intégrant femmes comme chefs de famille séculiers. Le texte décrit l’imbrication de différentes pratiques au sein d’un même rituel : dévotion (bhakti yoga), incantations (mantra yoga),  enchaînement de postures (hatha yoga) et travail énergétique sur la kundalini (laya yoga).

Question méthodologique

Cette succession d’études, affirmations, publications et polémiques illustre selon nous comment la méthode d’analyse Occidentale peine encore à ce jour à s’appliquer à un sujet d’étude aussi complexe que le Yoga dans son écosystème culturel et historique. En effet, il est désormais de plus en plus clair que les textes considérés comme fondateurs du Hatha Yoga ne seraient que des pense-bêtes relativement récents de textes plus anciens et plus détaillés. C’est probablement lors de cette simplification, associée à une volonté de normalisation et de démocratisation de textes et rituels beaucoup plus complexes et secrets, qu’a pu se perdre les notions de postures dynamiques et de vinyasa.

Les récentes percées académiques sont faites par des personnes pratiquant également le yoga et complétant leurs travaux universitaires par des travaux de terrain, au contact (voire au sein) des pratiquants actuels du yoga traditionnel en Inde. Cette démarche associant philologie et ethnographie, renouant avec la nature intrinsèquement holistique du Yoga semble aujourd’hui plus adaptée.

Influences martiales

Du coup, afin de compléter les aspects académiques et théoriques présentés jusqu’ici, concentrons-nous maintenant sur l’aspect pratique du vinyasa pour continuer notre exploration. Pour opérer cette transition, revenons sur James Mallinson, en nous concentrant cette fois-ci non pas sur son titre de docteur universitaire mais sur son implication sur le terrain au sein d’un ordre yogi.

Tradition des yogis guerriers

En 2013, après vingt ans passés à temps partiel au sein d’une lignée spirituelle de yogis (sampradaya), James Mallinson a reçu le titre de mahant qui lui confère des responsabilités au sein de l’ordre ascétique.  Un documentaire de la BBC filme cet évènement qui a lieu lors du festival Kumbh Mela qui réunit tous les trois ans plusieurs dizaines de millions de pèlerins. Cette tradition remonte au moins à la moitié du premier millénaire. L’organisation des camps, processions et bains rituels des sâdhus (renonçants) est historiquement gérée par des milices de moines acétiques et guerriers. Dans le documentaire, Mallinson fait référence à ces yogis guerriers.

Il y évoque notamment la branche des nagas au sein de la sampradaya en ces termes : « traditionnellement ces sâdhus étaient des guerriers dont le rôle était de protéger les saints du groupe ».

Les guerriers yogis sont profondément ancrés dans la culture indienne, notamment par leur omniprésence dans des épopées telles que le Ramayana ou le Mahabharata sous les traits de Rama, Hanuman, Krishna ou encore Arjuna. Ainsi le yogi, en tant que guerrier parfait, a toujours coexisté avec le yogi sage qu’il accompagne et protège. Ramené au système de castes cela s’aligne avec un Yoga brahmane (lié au sacré) et un Yoga kshatriya (lié au pouvoir et à la guerre).

Ainsi existent en Inde, depuis des siècles, des ordres martiaux de sâdhus se réclamant de cet héritage du guerrier sacré rendu invincible et incorruptible par son ascèse. Ils sont par exemple associés à la résistance face aux Britanniques. Le jeune Sri Aurobindo, dans sa période indépendantiste s’intéressera d’ailleurs de près à ce Yoga activiste.

Pour pouvoir survivre à l’interdiction martiale imposée par le pouvoir Britannique, de nombreuses pratiques utilisées à des fins militaires ont été maquillées et présentées uniquement sous leur aspect spirituel et religieux. Ainsi le yoga et les arts martiaux indiens sont en interrelation depuis très longtemps et partagent un système de référence commun.

Yoga et arts martiaux

C’est le cas par exemple du Kalarippayattu, art martial de l’Inde du Sud qui partage avec le Yoga la vision tantrique du corps énergétique et subtil. Leur connaissance des points vitaux (marma) permet aux combattants expérimentés d’incapaciter voire même de tuer leurs opposants. Cette expertise des corps physique et subtil est également utilisée pour soigner les combattants notamment à l’aide de massages traditionnels.

Les enchaînements et postures de Kalarippayattu, répétés comme des katas d’entrainement ou d’échauffement, sont parfois très similaires à ceux du Yoga. Le Kalarippayattu partage également avec le yoga la pratique des mantra, des drishti et de la méditation.

De même, la préparation à la lutte traditionnelle indienne comporte l’exercice du dand (bâton) et bethak (chaise) qui n’est pas sans rappeler l’aspect dynamique du vinyasa.

L’utilisation d’accessoires tels que briques, sangles et cordes est courante et semble donc être une pratique ancienne et commune entre Yoga et arts martiaux, comme décrit par exemple plus haut par le Haṭhābhyāsapaddhati pour la corde.

Traditionnellement l’entrainement des lutteurs, outre le dand / bethak, comporte également  la salutation au Soleil, la posture sur la tête et d’autres postures identiques à celles du Yoga (décrites par exemple dans un traité sur la lutte indienne datant du XIIIe siècle, le mallapurana).

Ces quelques exemples illustrent comment ces différentes pratiques millénaires se sont influencées les unes les autres. Elles partagent probablement des origines communes bien antérieures à Krishnamacharya ou à une quelconque influence Britannique.

Piste himalayenne

Mais repartons à nouveau de Krishnamacharya  pour continuer notre exploration du vinyasa. Cette fois-ci  en nous concentrant non plus sur ses références bibliographiques mais plutôt sur la piste de son guru, qui résidait dans l’Himalaya.

En effet, le jeune Krishnamacharya entreprend en 1919 un voyage à la recherche d’un légendaire hatha yogi nommé Yogeshwara Ramamohan Brahmachari. Après 75 jours, il finit par le trouver au Tibet, à la source du Gange, au pied du mont Kailash. C’est auprès de ce guru que Krishnamacharya parfait pendant plusieurs années sa connaissance à la fois théorique et pratique du Yoga.

Chaussures en bois du guru de Krishnamacharya, qu’il a vénéré chaque jour jusqu’à sa mort

Bouddhisme Tibétain

Krishnamacharya a donc reçu un enseignement approfondi de Hatha Yoga au Tibet. Et comment le yoga est-il arrivé au Tibet ? Via le Bouddhisme.

En effet, le bouddhisme est introduit au Tibet en deux phases, l’une vers le VIIIe et l’autre vers les XIe-XIIe siècles de notre ère. Cette diffusion est donc tardive par rapport à l’époque du Bouddha au Ve siècle av. J.-C. Et durant toute cette période, Yoga et Bouddhisme ont largement cohabité et interagit en Inde.

Le Bouddhisme a également évolué au cours du temps et s’est structuré selon trois systèmes (yana ou véhicule) :

  • Hinayana (petit véhicule ou véhicule des anciens) : système le plus fondamental basé sur l’éthique, la méditation et la libération personnelle de la souffrance ;
  • Mahayana (grand véhicule) : qui ajoute à la démarche personnelle précédente une dimension plus universelle de compassion et d’altruisme avec la notion de libération de tous les êtres ;
  • Vajrayana (véhicule de diamant) : issus des systèmes précédents à dimension encore plus métaphysique et spirituelle visant l’atteinte de la réalité ultime au-delà même de l’éthique et de l’altruisme.

Ils sont tous considérés comme des cycles d’enseignements provenant du Bouddha, allant du plus éthique au plus ésotérique. Ainsi le Vajrayana est considéré comme initialement réservé par le Bouddha à un cercle restreint de disciples avancés. Le Bouddhisme tibétain appartient justement au Vajrayana et s’avère être résolument tantrique. Certaines écoles du Bouddhisme tibétain utilisent également des pratiques de Yoga. Ce le cas par exemple du courant Dzogchen et du Yantra Yoga.

Yantra Yoga

Le Yantra Yoga (ou Trul khor) est basé sur ;un texte écrit au VIIIe siècle par Vairocana, un grand maitre bouddhiste et traducteur de textes sanscrits et disciple direct de Padmasambhava. Padmasambhava est celui qui a introduit le Bouddhisme tantrique au Tibet et y a fondé le tout premier temple.

Tout cela est donc bien antérieur à la période des textes classiques de Hatha Yoga (Hatha Yoga Pradipika, Gheranda Samihta ou Shiva Samihta) et plus proche de leurs sources originelle : les Tantra.

Le texte dont est tiré le Yantra Yoga s’appelle Nyida Khajor et se traduit en français par « Union du Soleil et de la Lune ». A mettre en relation avec une des interprétations du mot Hatha Yoga comme le Yoga de l’union du Soleil (ha) et de la Lune (tha)…

Le texte et les pratiques décrites ont été passés de manière continue de maître à élève depuis cette époque. Dans les années 70, le maître tibétain Chögyal Namkhai Norbu, héritier de cette lignée a commencé à transmettre le Yantra Yoga en Occident. En 1976, il publie la traduction du texte ancien accompagnée d’indications pratiques précises sous le nom « Yantra yoga – Le yoga tibétain du mouvement« . Depuis cette période, la pratique du Yantra Yoga s’est lentement propagée, notamment à partir de l’Italie d’où proviennent ses premiers disciples européens.

Mouvement du Chien (extrait du livre « Yantra yoga – Le yoga tibétain du mouvement »)

L’objectif du Yantra Yoga est d’équilibrer le corps, l’énergie et l’esprit à partir de postures similaires à celles du Hatha Yoga mais également de mouvements qui servent à coordonner et harmoniser l’énergie.

En effet, dans les différentes pratiques qui sont graduelles et bien catégorisées, le focus est clairement mis sur la séquence des mouvements effectués pour réaliser la posture. La posture est fondamentalement interconnectée avec la respiration et le mouvement. Ceci nous semble être tout simplement du vinyasa ! Mais remontant de manière explicite au moins au VIIIe siècle et probablement à beaucoup plus loin via les textes tantriques dont il semble désormais clairement être issu.

Notons au passage que le Yantra Yoga intègre une pratique particulière, appelée bep (ou chute). Il s’agit d’une classe spécifique d’exercices consistant à se laisse tomber rapidement par terre en lotus ou d’autres positions. Une de ses fonctions principales et d’augmenter la chaleur interne. C’est un peu l’effet que nous a fait la découverte du vinyasa dans une pratique ancestrale préservée pendant des siècles au Tibet !

Conclusion de cette série d’articles sur le vinyasa

Quel voyage ! Et au final, une seule certitude : le vinyasa tout comme le Yoga est bien plus complexe et subtil qu’il pourrait en avoir l’air si on le réduit à une invention du Yoga moderne… 

Il nous semble donc important de garder l’esprit ouvert pour éviter d’entrer dans les batailles stériles d’écoles et de styles somme toute très récents au regard des origines de ces disciplines. D’autant plus que les textes traditionnels de Hatha Yoga sont bien plus récents que la tradition dont ils découlent. Ils ne constituent donc pas des manuels complets, détaillant les différentes phases liées aux postures : prise de posture, tenue de la posture, sortie de posture, transition vers la posture suivante, etc.  Assurément les Yogis des différents âges utilisaient le souffle pour cadencer leur exercices et ne se matérialisaient pas instantanément dans des postures statiques fussent-elles tenues longuement.

Selon nous, l’intégration de la multiplicité est source de richesse, permettant alors d’unifier plusieurs facettes d’une même chose pour en approcher un peu plus l’essence. A ce titre, plutôt que de classifier et d’opposer vinyasa et techniques plus statiques et posturales, il nous semble plus pertinent de les associer. Au vu des éléments appris au cours de notre voyage autour du vinyasa, il semble que cette combinaison soit loin d’être innovante et s’approche plutôt d’une pratique très ancienne.

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